Un test génétique ultrarapide
http://www.cyberpresse.ca/article/20070212/CPSCIENCES/70212080/5529/CPSCIENCES
Isabelle Burgun
Agence Science-Presse
Des chercheurs de l'Université Laval ont mis au point un test génétique simple, peu coûteux et ultra rapide. Cette méthode, nommée Fluorescence Chain Reaction (FCR) ou super-allumage, donne des résultats en seulement quelques heures versus quelques jours pour la plupart des tests.
«Nous avons développé un outil pour simplifier les techniques de détection», présente Mario Leclerc de la Faculté des sciences et de génie. La méthode d'amplification d'ADN couramment utilisée s'avère complexe et longue. Ce nouveau test, composé d'un polymère coloré réactif, présente l'avantage de ne pas avoir à manipuler l'échantillon à utiliser.
Il fait l'objet d'une présentation dans une récente édition du Analytical Chemistry. Ce test composé d'une puce ADN, dotée d'un brin ADN et d'un colorant réactif, reçoit l'échantillon à analyser. Le colorant devient fluorescent lorsqu'il détecte la présence complémentaire du gène problématique ou de l'agent infectieux. «Il faut savoir ce que l'on cherche pour mettre les bons paramètres dans la sonde. Lorsque la personne ou la plante est porteur du gène recherché, il y aura alors la recomposition de sa double hélice, ce qui provoquera la fluorescence», explique le chercheur.
Le «superallumage» correspond au bouquet de réactions colorées qui apparaissent lorsqu’une hélice d’ADN se forme suite à la présence des gènes recherchés. «Un peu comme un bouquet de fleurs qui vire et que nous sommes capables de lire à l'aide d'un petit lecteur optique», dit Mario Leclerc. Ce lecteur, développé par Denis Boudreau, chercheur collaborant également au développement de ce test, permet de savoir instantanément quelles sont les séquences ADN qui ont réagi et ainsi de multiplier les paramètres pour détecter plusieurs gènes à la fois.
Santé humaine, lutte au bioterrorisme ou encore dépistage d'OGM, les promesses d'application sont diverses et prometteuses. Pourtant, ce test génétique, célébré déjà l'an dernier comme l'une des 10 découvertes de l'année de Québec Science, s'avère seulement au stade de la validation, pas encore à celui du développement technologique ou de la mise en marché. «Nous espérons un prototype pour l'année qui vient», confirme le chercheur.
L'équipe de recherche sera alors à même de présenter une application réelle, par exemple l'identification du sexe d'un donneur à partir d'un échantillon sanguin. Les chercheurs travaillent aussi avec l'équipe du Dr Michel Bergeron, du laboratoire d’infectiologie de l’Université Laval, dans le cadre de détection bactérienne ou virale. Cette découverte reçoit le soutien financier de Génome Canada et Génome Québec, du NIH et de la Défense Nationale.
www.comptabilite-travailleur-independant.com