Lycée sans tabac : des élèves de Versailles devancent la loi
http://actu.dna.fr/061222114726.2mkt3buv.html
[22/12 - 22h40]
Il a grillé "sa première clope" à 15 ans, dans la cour du lycée J. Ferry à Versailles, "pour se détendre entre deux cours" mais, jeudi, il a écrasé sa dernière cigarette fumée au lycée, histoire de s'entraîner avant l'interdiction définitive, le 1er février 2007.
Avec ses camarades du Comité de vie lycéenne (CVL), Raphaël Geneteix, 18 ans, qui tourne à un paquet par jour "grâce aux inter classes", ironise-t-il, a pris part à l'organisation de trois jours non-fumeurs dans son lycée afin de s'habituer à cette nouvelle règle de vie.
En effet, par une circulaire du 29 novembre 2006, le ministère de l'Education nationale interdit la cigarette dans tous les établissements d'enseignement et ce dès le 1er février.
Sondages, tracts, affichage, invitation de tabacologues ou tests de toxicité au monoxyde de carbone dans le hall du lycée: la campagne a mobilisé les écoliers depuis le mois de novembre.
"J'ai sollicité les élèves et ils ont pris le relais", se félicite Muriel Fraquet, la proviseure adjointe. "Ils ont été réceptifs, inventifs : les responsabiliser était le moyen le plus efficace pour les convaincre".
Alexandre Pannetier, un grand gaillard de 20 ans, membre actif de la campagne, explique: "Le plus dur dans une école, c'est de poser une interdiction : on a donc troqué le mot interdiction contre le terme respect".
"Respecte la loi, respecte les autres, laisse ta clope dehors", enjoint le tract qu'il distribue aux élèves, installé sous une grande banderole blanche estampillée "Lycée sans tabac".
"Derrière la porte, aussi, c'est non fumeur" : la consigne, placardée sur la porte cochère à l'intérieur de l'établissement, ne semble pas encore faire autorité.
A la pause déjeuner, un nuage s'élève d'une grappe d'élèves frondeurs, massés à l'entrée du lycée : "Vous voulez bien jouer le jeu", invite bonhomme, la proviseure adjointe. "Pas de cigarettes aux abords du lycée: dans deux mois, ça vous vaudra une colle!"
"La loi est pas encore passée et jusqu'aux dernières nouvelles, le trottoir c'est encore la voie publique : j'ai le droit de m'en griller une", rétorque Cédric Lechevallier, 17 ans et déjà six ans de pratique. "ça ne dérangeait personne qu'on fume dans la cour, personne ne se plaignait".
"Si, moi j'étais gêné", avoue Maxime François, 19 ans, "soulagé" de n'avoir bientôt plus besoin de demander à ses copains d'éteindre leur cigarette. "En plus, c'est bien : ça va éviter aux nouveaux élèves de seconde de rentrer dans la mode de la clope".
"Ca va me saouler de sortir dans la rue pour fumer ma clope", lâche Anthony Manikian, 19 ans. "Avant, la cour c'était pratique. Maintenant, c'est pas les colles qui vont me dissuader de fumer mais la fainéantise!".
Source : AFP
http://www.comptabilite-travailleur-independant.com